Les cartes de couverture mobile permettent aux utilisateurs de faire jouer la concurrence en comparant les réseaux tout en incitant les opérateurs à améliorer leur retour sur investissement en mutualisant leurs réseaux. Quant aux pouvoirs publics, ils s’acquittent de leur mandat en étendant l’accès haut débit aux populations jusque-là laissées-pour-compte.
La nécessité d’un cadre juridique, institutionnel et organisationnel
Cartographier les réseaux à haut débit n’est pourtant pas une tâche aisée. L’exemple de la Corée montre qu’il est en effet impossible d’obtenir des informations fiables sans un cadre juridique bien établi, assorti d’un environnement institutionnel et organisationnel efficace. Les opérateurs sont ainsi légalement tenus de publier des cartes de couverture des services fournis dans l’ensemble du pays . L’exactitude des cartes est évaluée par le ministère de la Science et des TIC (MSIT) et l’Agence nationale de l’information (NIA).
Les pays européens sont eux aussi en train d’élaborer des normes communes pour mesurer la couverture des réseaux mobiles dans l’ensemble de la région.
Aux États-Unis, un projet de loi (Broadband Data Improvement Act) cherche à améliorer la qualité et fiabilité des données collectées par le gouvernement fédéral afin de mieux cibler les investissements en imposant notamment le recours aux systèmes d’information spatiale. La plateforme GSMA de localisation des services mobiles (GSMA’s Mobile Coverage Maps Platform), un partenariat public-privé créé en 2017, vise également à « donner une image exacte et complète de la couverture des réseaux mobiles dans un pays donné » tout en recensant les possibilités d’investissement.
En Afrique, GSMA prévoit d’étendre sa plateforme de huit pays à l’ensemble des cinquante-quatre pays du continent.
L’initiative « économie numérique pour l’Afrique »
Sous la houlette de l’Union africaine et avec l’appui du Groupe de la Banque mondiale, une nouvelle initiative intitulée « L’économie numérique pour l’Afrique » (Digital Economy for Africa) vise à connecter l’ensemble des Africains, des entreprises et des administrations publiques du continent au réseau haut débit d’ici à 2030.
Outre les ressources considérables qui seront mobilisées à cet effet, un dispositif de contrôle efficace devra être mis en place pour suivre les progrès accomplis et demander des comptes aux opérateurs. Le succès de cette initiative repose en effet sur les efforts concertés des divers acteurs impliqués dans la transformation numérique de l’Afrique, visant à créer une plateforme de localisation des services mobiles fiable et accessible à tous.